lundi 27 juin 2011

Histoire désinvolte du situationnisme




Aux « amis inconnus » — qui se reconnaîtrons.


« Je trouve qu’il y a une règle très universelle, qui me semble valoir plus que toute autre sur ce point pour toutes les choses humaines que l’on fait ou que l’on dit, c’est qu’il faut fuir autant qu’il est possible, comme un écueil très acéré et dangereux l’affectation, et, pour employer peut-être un mot nouveau, faire preuve en toute chose d’une certaine désinvolture, qui cache l’art et qui montre que ce que l’on a fait et dit est venu sans peine et sans presque y penser. »

(Baldassar Castiglione, Le livre du courtisan.)

« Désinvolte : Qui fait montre d’une liberté un peu insolente, d’une légèreté excessive. »

(Le Petit Robert)

« Et quant aux autres fautes qu’on m’opposerait, barbarismes, […], style improvisé, tautologies, imitation servile, rhapsodies de haillons pris dans divers rebuts, restes d’auteurs, marottes, sottises, dévidés à l’avenant, sans art, invention ni jugement, sans esprit ni savoir, texte plein d’aspérité, brut, grossier, extravagant, absurde, insolent, sans discrétion ni composition, mal digéré, vain, vulgaire, sans intérêt, sec et ennuyeux, j’avoue tout cela (c’est en partie voulu). »

(Robert Burton, Anatomie de la Mélancolie.)


Remarque liminaire


On ne doit pas dire : situationnisme ; on doit dire : situationniste(s). Michèle B. la première femme du chef de tous les situationnistes, Guy D. l’interdisait déjà formellement, à Cosio d’Arroscia, aux membres fondateurs de ce qui n’était pas encore l’I.S. — elle n’était donc pas encore la femme du chef de tous les situationnistes ; et ce, non seulement parce que l’I.S. n’existait pas encore, mais parce qu’elle n’était pas encore mariée avec celui qui n’était pas alors le chef de tous les situationnistes — ; ainsi que le rapporte Ralph R. (futur et éphémère membre de l’I.S. et futur second époux de Michèle) : «  À Cosio elle reprenait tout le monde sur le fait qu’on ne dit pas situationnisme mais situationniste, parce que quand ça devient un isme, il y a de fortes chances pour que ça tourne à l’idéologie, à la secte, à la religion. » On ajoutera qu’elle n’avait pas tout à fait tort.

(À suivre)

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