dimanche 18 septembre 2011

APPEL DE COSIO DI ARROSCIA

Camarades, rades, rades,
 
Les républicains révolutionnaires… combien de divisions ?
 
Ainsi, de divisions en séparations, nous avons achevé nos rêves. La révolution n’a pas fait choux rouges, et noirs encore moins. Le capitalisme n’ira pas contre d’autres murs que celui de Berlin qu’il a pulvérisé dans l’euphorie générale. D’ailleurs, cette année-là, comment aurions-nous pu ne pas être en liesse ? Hélas ! Nonobstant toutes les saloperies totalitaires que des bolchéviks fanatiques avaient obstinément et criminellement accumulées, il n’en reste pas moins vrai que 1989 – soit deux siècles tout ronds après la prise de la Bastille – s’inscrira dans l’histoire de l’émancipation humaine comme l’année du baptême officiel du Spectacle, ce dépassement du capitalisme marxien, aujourd’hui si sûr de sa domination triomphante.
 
« À reprendre depuis le début » avait conseillé le camarade et nez en moins poète Guy Debord (rouge, le nez) pour conclure son œuvre magistrale, sinon maîtresse, In girum imus nocte et consumimur igni. Reste à savoir de quel début le proprio de la revue Internationale Situationniste voulait parler…
 
Du temps de leur splendeur réelle, on prétendit des situationnistes, à notre avis abusivement, qu’ils avaient réussi à réconcilier Marx et Bakounine. Fichtre ! (Foutre ?) Sans doute était-ce là une vantardise au-dessus de leurs moyens, du moins pour qui savait analyser leur véritable influence, et notamment sur ce Spectacle que Debord et ses alcooliques décelèrent effectivement et indéniablement les premiers. Nous en voulons pour preuve la place considérable que le Spectacle leur a depuis accordée, dans l’histoire de l’art comme dans celle, marché oblige, de l’humanité aliénée (Les archives et reliques de Guy Debord n’ont-elles pas été décrétées « Trésor National » par l’État de leur pays d’origine ?)
 
En fait, ce n’était ni Marx ni Bakounine, ni Dieu ni Maître, ni queue ni tête qu’il fallait réconcilier mais, pour en revenir au début, seulement les irréconciliables. À savoir l’incorruptible et le trou-du-cul, l’infâme et le divin, la vertu et le vice (voire la terreur et le terroir), l’oral et l’écrit, le taulier et le taulard, j’ai nommé Maximilien Robespierre (l’avocat du peuple) et François Donatien de Sade (le marquistador). Désormais, nous savons qu’aucune révolution ne pourra aboutir sans cette réconciliation préalable.
 
N’oublions jamais que 1789 n’aurait pas « réussi » si les républicains n’avaient pas été révolutionnaires, et que 1936 n’aurait pas « échoué » si les révolutionnaires avaient été républicains.
 
Vive la liberté égalitaire !
Vive l’égalité libératrice !
Vive la République !
Vive la Révolution !
 
Salut et fraternité,
 
TOULOUSE-LA-ROSE *
(avec le concours de Mixu Etxeona, Mathieu Duracel et Zohra Lebol)
 
* Maître de circonférences, directeur de recherches zapoïennes à l’Institut Azte Pagueguy de Pampelune, la capitale éternelle des basques rebondissants.


[Source : http://shigepekin.over-blog.com/]

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