mercredi 21 décembre 2011

Lectures – Philosopher par le Feu

Philosophes par le Feu : tels se voulurent les alchimistes, en vertu de certaine alliance — entre Œuvre et élément igné — devenue bien étrange pour des esprits comme les nôtres, tenant désormais leurs lumières, et leur éventuelle sérénité, d’autres sources de clarté. […]

[…]

[…] si le lien entre poésie et alchimie nous est aujourd’hui relativement familier, tant grâce à certaine rimbaldienne « Alchimie du Verbe » bien connue, qu’à l’exploitation faite, par André Breton  et quelques-uns de ses amis, de la « surréalité » supposée avoir déjà été celle de l’Alchimie, beaucoup reste à dire sur la religiosité d’un art que sa familiarité même avec le Feu fit souvent suspecter de diablerie […].

[…]

Or que voyons-nous d’abord, avec le recul des siècles au travers du mot Alchimie ? « Un gigantesque échafaudage érigé entre esprit et matière » (H. Schipperges), effectivement ; échafaudage qui […] s’est élevé au prix d’un mélange déconcertant entre continuité initiatique […] et non moins grande an-archie : le caractère labyrinthique des traités dont l’ordre d’exposition est par leurs auteurs délibérément brouillé […].

[…]

[…] pour s’être voulue […] résolument non dualiste, l’Alchimie fut sans doute « la figure précise de la philosophie dont l’Occident n’a pas voulu », mais dont rien ne permet d’affirmer qu’il ne voudra jamais plus.


Françoise Bonardel, Philosopher par le Feu, Points Sagesse.

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