mercredi 18 janvier 2012

Une lecture alchimique d'In girum / 8 – Addendum

Nous avons fait remarquer que sur la punta della Dogana se trouve l'église Santa Maria della Salute ; et que, de ce fait la pointe de la Dogana est aussi la pointe de la Salute.

L'église de la Salute, dessinée par l'architecte Longhera, se dresse à côté d'un couvent où Casanova étudia la physique. Son plan aurait été inspiré par l'image du temple de Vénus dans l'Hypnerotomachia Poliphili du dominicain Francesco Colonna. Le plan d'ensemble de tout l'édifice reproduit le dessin de la Clavicule de Salomon. Il faut se rappeler aussi que Le Songe de Poliphile* a donné lieu à une interprétation alchimique suggérée par l'iconographie alchimique des figures de l'Atalanta fugiens de Michel Maïer qui se rapprochent des gravures qu'on y trouve.

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* L’histoire de l’art et celle de la littérature ont enregistré le succès de l’entreprise. L'Hypnerotomachia Poliphili, illustrée de cent soixante-neuf bois gravés, est le premier ouvrage à représenter des hiéroglyphes, à rassembler un corpus d’inscriptions grecques et latines, à décrire et à montrer les « grotesques » qui envahiront les décors des palais italiens et français au XVIe siècle. Quoiqu’il ne s’agisse pas d’un traité d’architecture ou d’art des jardins, son influence dans ce dernier domaine est telle, depuis la Renaissance jusqu’à la fin du XVIIe siècle, qu’il n’est aucune histoire des jardins qui n’en fasse au moins mention. Sur le plan littéraire, la singularité d’un récit, qui voit dans la découverte de l’éros, principe dynamique de la connaissance, la clé d’une illumination ; vaut d’être remarquée. Colonna renouvelle le fond allégorique médiéval en lui insufflant la vie des mythes antiques réinterprétés. Il inaugure une « esthétique de l’énigme » largement représentée dans la littérature de la Renaissance, tout particulièrement par le récit rabelaisien.

Gilles Polizzi, Présentation du Songe de Poliphile, Imprimerie Nationale Éditions.

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