mardi 19 juin 2012

Debord à Venise / 3


« Travelling sur l’eau longeant un mur aveugle de San Giorgio. » La voix off : « […] / Pour ma part, si j’ai pu être si déplorable dans le cinéma, c’est parce que j’ai été grandement plus criminel ailleurs. De prime abord, j’ai trouvé bon de m’adonner au renversement de la société, et j’ai agi en conséquence. […]. »

[San Giorgio : L’Île des Morts.]

[Arnold Böcklin, Toteninsel.]

 
Séquence 3

« Travelling sur l’eau, dans le canal de la Guidecca, et vers cette île. » La voix off : « Voilà pourquoi ceux qui exposent [Apparition de la Salute.] diverses pensées sur les révolutions s’abstiennent ordinairement de nous faire savoir comment ils ont vécu. / Mais moi, n’ayant pas ressemblé à tous ceux-là, je pourrai seulement dire, à mon tour, “les dames, les cavaliers, les armes, les amours, les conversations et les audacieuses entreprises d’une époque singulière”. [La Salute sort de l’écran.] […] je ne revois, dans le passage de ce temps désordonné que les éléments qui l’ont constitué – ou bien les mots et les figures qui leur ressemblent : ce sont des jours et des nuits, des villes et des vivants, et au fond de tout cela une incessante guerre. »

[Apparition de la Salute.]

 [La Salute sort de l’écran.]


(À suivre)

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