lundi 9 juillet 2012

Lectures – Histoire de ne pas rire


Extrait :

D’une lettre à André Breton

J’aimerais assez, que ceux d’entre nous dont le nom commence à marquer un peu, l’effacent. Ils y gagneraient une liberté dont on peut encore espérer beaucoup… Le monde nous offre encore de beaux exemples : celui de quelques voleurs, de certains assassins, celui des partis politiques voués à l’action illégale et qui attendent l’instant de la Terreur. Il s’agit évidemment des secrètes dispositions spirituelles de ces hommes isolés ou organisés en partis ; non de quelques anecdotes pour gens de lettres ou l’étrange galerie des fossiles de l’histoire… Je ne puis me cacher, en effet, que l’action du criminel solitaire (croyez-vous que l’on ait remarqué que le criminel auquel je me rapporte ne saurait être en aucun cas un négateur, un destructeur ?) pour fertile qu’elle soit en jouissances aiguës (cela ne regarde que lui) n’en est pas moins, par moment, gravement compromise par la faiblesse des armes qui lui sont données, mais dont il use faute de mieux. (Là aussi, toutefois, certaines ressources demeurent.)

(2 mas 1929)

Paul Nougé, Histoire de ne pas rire, Lettres Différentes, Cistre . L’Age d’homme.

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