mercredi 3 avril 2013

Les points sur les « i » de Sanguinetti – Extraits et Commentaires / 3



En parlant de « tombeaux » Sanguinetti vise particulièrement le livre d’Apostolidès ; Les Tombeaux de Guy Debord qu’il n’apprécie pas — c’est le moins qu’on puise dire. Il écrit : « Parmi les apologistes : on peut trouver de véritables perles : par exemple le livre d’Apostolidès, dans sa rage de me faire disparaître, se hisse à des sommets philologiques jamais atteints même par le KGB. Après avoir clamer que la version française de Véridique Rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie était plus « élégant » que l’original italien (!), et dans le but de compléter sa démonstration que Censor n’était pas Sanguinetti, mais Debord, ils enlève tout les doutes avec l’intelligente leçon suivante : “On remarque les affinités entre les deux noms, Censor et Debord : chacuns possède deux syllabes ; et les voyelles sont identiques, comme le sont le nombre de lettres.” Au contraire, l’« affinité » pour laquelle j’ai choisi le pseudonyme de Censor, est celle avec Bancor, la devise supranationale inventée par Keynes, c’était également le nom de plume de Guido Carli, qui était le gouverneur de la Banque d’Italie à l’époque. » Dans sa vindicte, Sanguinetti va jusqu’à traiter Apostolidès d’« orphelin malchanceux du Pape Pie XII, de Mao et de Lenine, qui ne fait que démontrer que sa recherche frénétique participe d’un culte de la personnalité spectaculaire ».

Si ces propos pour le moins excessifs démontrent quelque chose, c’est certainement que Sanguinetti a mal lu — ou très vite pour en arriver à ce qui le concernait — le livre d’Apostolidès, autrement il ne le prendrait pas pour une apologie de l’Unique — ce qu’il n’est évidemment pas. Bien sûr, la remarque sur « les affinités » entre les noms de Censor et Debord est passablement tirée par les cheveux, mais elle ne figure pas dans la seconde édition augmentée des Tombeaux. Quoi qu’il en soit, même si Apostidès suggère une étroite collaboration Debord / Sanguinetti, il ne va pas jusqu’à attribuer le Censor à Debord — ce qui semble être la raison principale de la grande colère de Sanguinetti contre le pauvre Apostolidès qui n’en peut mais.

S’interrogeant sur l’attitude de Debord à son égard, Sanguinetti la met sur le compte d’une paranoïa qui allait en s’accentuant : « Pourquoi Guy s’est-il place sur une pente si glissante pour lui, quand il n’y avait pas de nécessité pour lui de le faire ? C’est la question. Dans sa glissade politico-parnoïaque vers le bas, il y avait – comme c’est souvent le cas dans la paranoïa – une méthode, en tout cas une forme de paralogisme qui se satisfaisait de la pseudo-réalité qu’elle avait elle-même créée dans le but de combattre l’effigie d’un pseudo-ennemi. » Il écrit aussi : « Cette attitude, renforcée par la “pulsion d’anéantissement” dont j’ai parlé au début de cette lettre, a naturellement été étendue à tous ceux qui ont le plus contribué à la subversion dont l’I.S. avait été porteuse. Il voulait rester seul. ».

(À suivre)

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