vendredi 16 août 2013

À propos de : Debord, etc. / 1



L’anonyme auteur de Debord, etc. prend soin de nous avertir au début de son opuscule qu’il ne s’agit pas d’une biographie ; il y revient au moment de conclure en précisant qu’« il s’agit in fine plutôt d’une autobiographie » Il est effectivement plus question de l’auteur anonyme — qui se dévoile ainsi quelque peu — que de Debord sur lequel on apprend rien que l’on ne sache déjà. Il précise en outre que le présent ouvrage est une amplification d’un texte paru initialement en 1996 dans le n° 10 d’une revue nommée L’Affranchi — qui, je l’avoue n’était pas arrivée jusqu’à moi ; il est vrai que j’habite une province reculée. Ce qu’il ne nous dit pas, c’est que c’est surtout une sorte de règlement de compte. Moins avec Debord d’ailleurs qu’avec quelques « disciples » du Maître — mais cela est assez évident. Il écrit à la fin : « Un acheteur étourdi de cet ouvrage pourrait croire que l’auteur est un quadragénaire bobo […]. », mais les renseignements qu’il donne par ailleurs oblige à lui rajouter une vingtaine d’années ; ce qui nous mène donc à l’âge où il est généralement temps de de solder les comptes : l’âge des bilans.

« Dans le titre de cet ouvrage, l’important n’est pas Debord mais “etc.” » Nous examinerons donc, l’accessoire : « Debord » et l’important : « etc. ». Commençons par l’accessoire. « Longtemps Guy Debord m’a beaucoup impressionné. », après ce début proustien, nous avons droit à diverses considérations sur la carrière du « grand homme » agrémentées de diverses citations tirées des meilleurs auteurs classiques, pour ne pas être en reste. L’anonyme s’intéresse surtout au dernier Debord qu’il n’a manifestement pas connu personnellement ; mais seulement par la bande, pourrait-on dire, c’est-à-dire par quelques-uns de ses derniers « fidèles » qu’il connaissait eux personnellement, particulièrement celui qu’il surnomme Gefu alias le sous-commandant Martos qui fait l’objet d’un chapitre spécial — il y a aussi Denevert qui est arrivé moins loin. Nous y reviendrons.

Dans l’histoire de l’I.S. l’anonyme a une prédilection pour la période « hyper –politique » ; ainsi : « Je tiens les numéros de l’Internationale Situationnistes de 64 à 69 pour un chef-d’œuvre de lucidité, d’humour, de radicalité. ». Il est en désaccord avec Le Manach qui pencherait, lui, pour celle qui est antérieure à 1964. Nous serions plutôt de l’avis de celui-ci — mais la période clef est certainement la préhistoire lettriste internationale. Il est compréhensible que la période qui va de la liquidation des artistes dans l’I.S. à la liquidation de l’I.S. après 68 retienne particulièrement son attention, non seulement parce que c’est celle qui est généralement retenu par les « radicaux », mais surtout parce que c’est celle qu’il a pu connaître de plus près. (Il faut cependant ajouter qu’il est souvent préférable de prendre de la distance par rapport à un objet pour mieux le décrire.)


(À suivre)

1 commentaire:

  1. L'auteur anonyme de "Debord, etc." aurait également pu évoquer Francis Pagnon, auteur chez Champ Libre d'un bon livre sur Wagner, puis viré comme un malpropre lorsqu'il présenta un nouveau manuscrit.

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