jeudi 5 décembre 2013

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Cette année aura été l’année de la consécration debordienne dont le summum fut, sans conteste, la célébration de le BnF où l’on aura pu assister à cette chose extraordinaire : voir le contempteur de la société du spectacle finalement mis lui-même en spectacle par la société qu’il a pourfendu toute sa vie durant — et quel spectacle !

Cela aura été l’occasion de nombreuses publications autour de la nouvelle icône du spectacle dont j’ai rendu partiellement — et souvent partialement — compte. Je voudrais en ajouter encore deux dont je parlerai quand je les aurais lu ; à savoir :

Andrew Hussey, Guy Debord, L’influence d’un révolutionnaire français sur le reste du monde, Éditions Globe.

Louis Janover, Surréalistes et situationnistes au rendez-vous des avant-gardes, Sens & Tonka.

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À noter aussi une réédition de l’Histoire désinvolte du surréalisme de Raoul Vaneigem (alias Jules-François Dupuis). « Écrite vers 1970, à la demande d’une maison d’édition française qui projetait de la publier dans une collection destinée aux lycéens », nous dit Vaneigem dans son Avant-propos à la présente édition chez Libertalia. Malgré le fait qu’il ait été « écrit à la hâte » et sur un«  ton polémique » qui, déplore Vaneigem, « porte la marque archaïque d’une époque où il était de bon ton de mordre en argumentant » — mais il s’agissait surtout d’aboyer plus fort que les autres —, il continue à revendiquer « sa partialité » — ce en quoi, il a raison. Cette partialité qui porte la marque du radicalisme situationniste jusque dans la désinvolture, en fait encore un livre plaisant à lire jusque dans ses outrances.

On ne le suivra cependant pas dans l’affirmation que, nonobstant le fait « que les situationnistes n’aient pu empêcher l’idéologie situationniste – le situationnisme – de se répandre en remugles de mondanité, la radicalité de leur pensée demeure intacte et poursuit son chemin. » Que les situationnistes en général — et leur général en particulier — n’aient pu empêcher le situationnisme de se répandre est précisément à mettre sur le compte de leur échec dont il sont assurément responsables, au moins en partie ; et que dire de la « radicalité intacte » de cette pensée qui, poursuivant son chemin, a fini par mener Debord tout droit à la BnF ?

On attend avec impatience les entretiens de Gérard Berréby avec Raoul Vaneigem annoncés incidemment à la fin du Catalogue de l’expo-Debord dans la Présentation du fonds Guy Debord de la BNF, à l’occasion d’une Note rapportant le fait que Debord conservait dans ses archives des textes de ses « amis » qui pourront ainsi reparaître grâce à lui. Ainsi : « Considérés comme perdu puis retrouvés dans les archives de Guy Debord, les “Fragments pour une poétique” [qui] constituent le premier manuscrit de Raoul Vaneigem. Le texte figurera en annexe d’un livre d’entretiens  entre Raoul Vaneigem et Gérard Berréby, à paraître en 2014 aux éditions Allia. »

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